etudedumilieu.be Archives didactiques d’étude du milieu
Conservatoire de l’outil d’enseignement MOBILIER SCOLAIRE ET PARASCOLAIRE
Longtemps, les locaux de cours sont peu et mal équipés. Les élèves sont assis sur des tabourets ou sur des bancs dépourvus de tablettes. Seul, le maître dispose d’un bureau et d’une chaise. Les longs pupitres d’une seule pièce avec casiers ouverts où s’installent des enfilades d’élèves apparaissent vers 1820. À partir de 1850, ils sont peu à peu remplacés par des pupitres à casiers fermés sous tablettes mobiles. La longueur se réduit. La préférence va aux meubles à deux ou trois places dont l’accès est plus aisé. Les élèves s’y installent et les quittent sans trop déranger leurs camarades. À partir de 1870, la taille du mobilier s’adapte à l’âge des élèves. Des normes sont établies pour déterminer la hauteur, la longueur et la profondeur de chaque pupitre. Une attention particulière est portée au dossier, qui ne doit pas dépasser les reins afin d’empêcher les déformations anatomiques. Les pupitres se prêtent à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Les tablettes sont légèrement penchées, à la manière des lutrins. Les tablettes droites, mieux adaptées aux méthodes actives d’enseignement, ne s’imposent qu’à partir du milieu du XXe siècle. Les salles des cours spéciaux sont équipées d’un mobilier approprié. Les salles de dessin, par exemple, reçoivent des tables- chevalets individuelles avec tabouret réglable en hauteur. Les salles de travaux féminins sont dotées de grandes tables adaptées à la découpe et à la couture. D’abord façonné à la pièce et de manière artisanale par des ébénistes locaux, le mobilier scolaire est ensuite fabriqué en série par des entreprises industrielles, ce qui réduit les coûts et les délais de livraison. Les modèles se normalisent et les matériaux s’uniformisent, associant de plus en plus souvent des structures en métal à des plateaux en bois. La disposition du mobilier ne se fait pas au gré des envies. Les pupitres sont alignés sur plusieurs rangées face au bureau professoral. Entre eux, des allées de circulation sont réservées au déplacement du maître et des élèves. Symbole d’autorité, le bureau professoral est installé sur une estrade et domine la classe. Il conserve des traits hérités de la chaire magistrale d’autrefois. Son ébénisterie est massive. Sous le plan de travail, des tiroirs ou des armoires latérales renferment les affaires du professeur. Le meuble est fermé vers l’avant, de sorte que les élèves n’aperçoivent que la tête et le buste du maître, pas ses jambes ni ses pieds, dont la posture éventuellement relâchée ferait mauvaise impression. Sur la tablette s’étalent les instruments du savoir : livres, cahiers de préparations de leçons, dictionnaires, etc., et la sonnette qui rythme l’activité des élèves et, si nécessaire, les rappelle à l’ordre. Après 1900, le bureau professoral évolue vers plus de simplicité. Les pédagogues recommandent en effet aux maîtres une attitude moins retranchée. Autre élément essentiel du mobilier de la classe : le tableau noir mural, en ardoise naturelle ou en bois peint, équipé d’une rainure dans laquelle sont déposées les craies et l’éponge. Longtemps, ce tableau est fixe et d’un seul tenant, sans volets mobiles. Pour écrire tout en haut, le maître et les élèves utilisent un marchepied. Il existe aussi des tableaux d’appoint montés sur un pied et qu’on déplace en fonction des besoins. Ils ont l’avantage de pivoter sur leur axe et donc d’offrir deux faces utilisables.µ Le mobilier scolaire, ce sont aussi les armoires dans lesquelles le maître range le matériel didactique. Certaines sont vitrées. Elles offrent leur contenu à la vue des élèves, devenant ainsi des « vitrines du savoir ».